mardi 30 décembre 2014

DOCUMENT : JEAN-MARC BERNARD & LE THYRSE de LÉOPOLD ROSY

L'acquisition récente d'un petit lot d'autographes de Jean-Marc Bernard ayant appartenu à Léopold Rosy me permet d'aborder un aspect de la vie des revues sur lequel je ne m'étais encore guère attardé, aspect pourtant essentiel, puisqu'il s'agit du rôle déterminant qu'elles jouèrent pour de jeunes poètes, sans entregent, désireux de voir leurs vers publiés.

Jean-Marc Bernard n'est probablement pas un inconnu pour les visiteurs réguliers de ce blog qui l'ont pu découvrir au sommaire de plusieurs revues (L'Art Libre, Les Cahiers, L'Île sonnante, Isis, Les Marches de Provence, La Revue de France et des Pays français, Les Rubriques Nouvelles, Vers et Prose) et collaborateur, très actif, des Guêpes, qu'il avait cofondées et qu'il dirigea à partir du dixième numéro. Le nombre relativement élevé des contributions à diverses revues de l'avant-guerre tendrait à prouver que le nom de Bernard commençait à peser dans la République des Lettres, bénéficiant sans doute de l'intérêt porté aux poètes qu'on n'allait pas tarder à regrouper sous la bannière de l'école fantaisiste. Son oeuvre publiée ne nous apparaît pourtant guère considérable, se limitant à deux plaquettes, imprimées à compte d'auteur (La Mort de Narcisse, en 1904, et L'Homme et le Sphinx, en 1905), deux recueils de poèmes (Quelques essais, 1910 ; Sub tegmine fagi, amours, bergeries et jeux, 1913), une anthologie (Pages politiques des poètes français, 1912), une traduction de Rondeaux choisis de Charles d'Orléans (1913) et une monographie consacrée à François Villon. Il est vrai que le poète, fauché sur le front le 9 juillet 1915, n'eut guère le temps de mener à bien tous ses projets. Et il fallut attendre 1923 pour qu'apparaissent, réunies en deux volumes aux éditions du Divan, ses Œuvres rassemblant sa première plaquette, ses deux recueils et quantité de vers et d'articles dispersés dans les revues. La composition de ce monument posthume, préfacé par Henri Clouard, se veut fidèle au dernier Jean-Marc Bernard, le directeur maurrassien des Guêpes, chantre volontiers polémique du retour au classicisme, mais ne rend pas vraiment compte de son évolution poétique, brouillant l'ordre chronologique des publications et omettant (sciemment ?) certains vers.

En effet, Jean Bernard, né à Valence (Drôme) le 4 décembre 1881, fut, bien avant de se compter parmi les disciples de Maurras, un héritier du symbolisme. Lecteur d'Henri de Régnier, de Vielé-Griffin, de Jammes, il pratique le vers-libre. Sa première plaquette, La Mort de Narcisse, que le titre rattache à la mythologie symboliste, en est essentiellement composée. Bernard est loin d'avoir renié ses premières amours poétiques lorsqu'il envoie ses premiers vers au Thyrse, revue bruxelloise fondée en mai 1899 par Léopold Rosy (1877-1968), Charles Viane, Julien Roman, Pol Stiévenart et Émile Lejeune, introduits par la lettre suivante :
Valence le 2. 8. 04
Messieurs,
C'est par la Revue des Poëtes (1), que j'ai appris le concours de sonnets du Thyrse (2). Les indications données par cette revue étant sommaires, je ne sais si je me conforme aux conditions que vous avez pu poser. Veuillez m'excuser et, néanmoins, examiner mon manuscrit (3).
Je suis né le 4 décembre 1881, à Valence sur Rhône. J'ai habité durant dix ans Bruxelles (4) et je suis venu me fixer à nouveau dans ma ville natale.
Est-il utile de vous donner tous ces renseignements ? Je le fais à tout hasard.
Pardonnez mon verbiage et veuillez agréer, Messieurs, l'expression de mes sentiments les plus respectueux.
Jean Bernard
Jean Bernard
8 rue de Faventines 8
Valence (Drôme)
(1) Fondée par Ernest Prévost en 1898, la Revue des Poètes qui connut une belle longévité avait pour but de publier les essais des jeunes sous le parrainage de poètes expérimentés et reconnus. Il n'est pas impossible que Bernard y ait donné quelques-uns de ses premiers poèmes.
(2) Dans le premier numéro de sa sixième année, en juin 1904, Le Thyrse avait lancé un concours de sonnets en ces termes : "Au récent concours organisé par la Plume, sur quarante lauréats fort peu ont employé la forme du sonnet. Faut-il en déduire que cette forme, qui eut quelque vogue, il y a quelques années, est abandonnée par les jeunes poètes ? Ou bien les tendances poétiques de la grande revue parisienne ont-elles amené les jeunes auteurs de sonnets à renoncer à faire l'envoi de leurs œuvres ? Sans doute, de nombreux manuscrits ont été écartés et nous ignorons si la sévérité des juges a été particulière pour les "sonnettistes". / Le Thyrse a donc pensé qu'il serait intéressant d'ouvrir un concours poétique, mais en spécifiant la forme à donner aux poèmes. Il invite tous les jeunes poètes de langue française, qui n'auront pas atteint l'âge de 25 ans au 15 août 1904 à lui faire parvenir leurs sonnets inédits. / La prosodie du sonnet est nettement déterminée, mais si des concurrents se permettent quelques licences que notre époque tolère, le jury appréciera si le mérite des poèmes justifie les dérogations aux règles consacrées. / MM. Valère Gilles, Albert Giraud, Émile van Aerenbergh, nos excellents poètes, ont bien voulu constituer ce jury. / Les concurrents devront transmettre leurs manuscrits non signés, en triple expédition, à la Direction du Thyrse, revue d'art, rue de la Filature, 14, à Bruxelles, le 15 août 1904 au plus tard. Chaque manuscrit devra être accompagné d'une déclaration, indiquant le nom du poète, le lieu et la date de sa naissance, ainsi que le titre des poèmes qu'il envoie. / Nous adresserons à chaque juré une des copies. Tout poème recevant une approbation sera publié dans le Thyrse qui fera tirer à part, sur papier de Hollande, la collection des sonnets primés. Les lauréats recevront un exemplaire."
(3) D'après une note au crayon, probablement de la main de Léopold Rosy, reproduisant les premiers mots d'un vers, il pourrait s'agir du sonnet intitulé "Amertume".
(4) Bernard avait en effet vécu à Bruxelles de 1892 à 1899.
C'est donc le plus banalement du monde, afin de participer à un concours, que Jean Bernard adressa son premier poème à la revue belge. Ce n'était pas là un coup d'essai, puisque, quelques mois auparavant, il avait déjà participé au Concours de Poésie, ouvert par la Plume, en octobre-décembre 1903 ; son poème "Au poète Louis Le Cardonnel" y avait obtenu un suffrage et avait été publié avec les autres textes primés dans le n° 357 du 1er mars 1904 de la revue. La lettre de Bernard occasionna une réponse rapide de la direction du Thyrse qui donna au jeune homme les modalités détaillées de la compétition. Et le 10 août, le poète renvoyait deux sonnets accompagnés de la lettre ci-dessous.
Sur un autre feuillet, et conformément au règlement du concours, le poète indiquait nom, date et lieu de naissance, et le titre des sonnets envoyés : "Tanagra" et "Amertume". Dans sa lettre, Bernard pointe "la forme peu classique de [s]es sonnets" ; cependant, leur irrégularité n'empêchera pas le jury, qui la soulignera tout de même, d'accorder le deuxième prix à "Tanagra", le premier revenant à "Lucrèce Borgia" de Henri Liebrecht. Les deux poèmes de Bernard sont donc publiés dans le n° 7 de décembre 1904 du Thyrse. Dans la même livraison, un favorable compte rendu était fait de La Mort de Narcisse. Voilà un accueil qui devait encourager le jeune poète à poursuivre sa collaboration. Deux mois plus tard, en février 1905, la revue publiait des "Strophes" de Jean Bernard dédiées au premier lauréat du concours, Henri Liebrecht. Le 4 avril 1905, le poète récidive, écrivant à Léopold Rosy :
Monsieur et cher Confrère,
Je me permets encore de vous adresser quelques vers. Je souhaite qu'ils vous semblent dignes d'une insertion dans votre revue.
Avec cet espoir, je demeure, Monsieur, votre tout dévoué :
Jean Bernard
8 rue des Faventines
Valence (Drôme)
Les "quelques vers" en question doivent être ceux des "Stances", dédiés à Victor Houry, qui paraîtront dans le deuxième numéro (vol. VII) du Thyrse (juillet 1905, p. 69-70). Dans la précédente livraison, Henri Liebrecht signalait la parution de L'Homme et le Sphinx, "un beau poème philosophique (...) où se retrouvent les qualités d'écriture et de pensées du poète de la Mort de Narcisse". Il semble bien que Bernard ait réussi son entrée dans la revue et en soit devenu un collaborateur assez régulier. On le retrouve en effet au sommaire des n° 5 (octobre 1905) et 7 (décembre 1905) où il donne La Mort de Narcisse en deux parties, puis, comme lauréat d'un nouveau concours dédié aux "poèmes en vers libres", dans le n° 10 (mars 1905). D'après la direction du Thyrse, le concours ne semble pas avoir été un succès, précisant que les résultats "ont été en-dessous de [son] attente", et ajoutant :
"C'est à peine si sur les nombreux poèmes en vers libres qui nous sont parvenus les membres du jury ont pu en retenir cinq.
Encore les opinions des trois poètes [Camille Mauclair, Iwan Gilkin et Charles Van Lerberghe] qui avaient assumé la tache de classer ces poèmes n'ont-elles pas été unanimes. Aucun des cinq poèmes n'a retenu trois voix. Au surplus, sur les cinq poèmes retenus, trois sont de notre collaborateur et ami Jean-Marc Bernard qui est déclaré lauréat du concours pour son poème 'Les Conseils du Faune' auquel le jury a accordé deux voix."
Le poète s'y voyait donc intronisé "collaborateur et ami" et récompensé par la publication de trois poèmes en vers libres : "Les Conseils du Faune (fragment)", "Aux Jeunes Filles de Francis Jammes", "Art poétique". Ce dernier est intéressant, définissant la conception que Bernard se fait alors du poème, conception assez éloignée de ce qu'elle sera trois ans plus tard. Qu'on en juge :
Art Poétique
Je vous veux, ô mes vers, dépouillés de tout voile
Et purs du vieux mensonge de la rime.
Que la seule Pensée, en vous, soit musicale
Et fasse votre rythme nombreux.
Ah ! n'est-ce pas assez - dites ? - votre beauté ?
Et qu'avez-vous besoin de parures étrangères !
Soyez pareils aux marbres grecs,
Debout près des plages sonores,
Qui offrent à la mer leur nudité mélodieuse.
La référence à l'antique, ici, ne sert pas à appuyer les fondements du classicisme, mais illustre, en un rappel tout verlainien, le souci d'une beauté simple et musicalement suggérée.

Il est à noter que c'est au cours de cette année 1905 que Jean Bernard, entre la publication de la première partie de La Mort de Narcisse (octobre) et celle de la seconde (décembre), accroîtra son prénom de celui de son père pour signer Jean-Marc Bernard. La fidélité du Thyrse aura probablement aidé à confirmer la vocation du poète qui, dès lors, pouvait se faire un nom qui lui fût propre.

Durant les trois années qui suivent, les collaborations de Jean-Marc Bernard se font plus nombreuses, mêlant aux vers, toujours majoritaires, des études critiques. En voici une bibliographie exhaustive :
  • "Tanagra", vol. VI, n° 7, décembre 1904, p. 228 (repris, sous le titre "Pleureuse tanagréenne" dans Quelques essais, Paris, Nouvelle Librairie Nationale, 1910, puis dans ŒUVRES, I, Paris, Le Divan, 1923). [vers - JB]
  • "Amertume", vol. VI, n° 7, décembre 1904, p. 229 (non repris). [v - JB]
  • "Strophes" [à Henri Liebrecht], vol. VI, n° 9, février 1905, p. 300 (non repris). [v - JB]
  • "Stances" [pour Victor Houry], vol. VII, n° 2, juillet 1905, p. 69-70 (repris, sous le titre "Retour" dans Quelques essais, Paris, Nouvelle Librairie Nationale, 1910, puis dans ŒUVRES, I, Paris, Le Divan, 1923). [v - JB]
  • "La Mort de Narcisse", vol. VII, n° 5, octobre 1905, p. 176-185, et n° 7, décembre 1905, p. 244-252 (repris dans ŒUVRES, I, Paris, Le Divan, 1923). [v - JB - JMB]
  • "Les Conseils du Faune (fragment)", vol. VII, n° 10, mars 1906, p. 385-386 (non repris). [v - JMB]
  • "Aux Jeunes Filles de Francis Jammes", vol. VII, n° 10, mars 1906, p. 387 (non repris). [v - JMB]
  • "Art Poétique", vol. VII, n° 10, mars 1906, p. 388 (non repris). [v - JMB]
  • "Lettre familière à Laurent Tailhade, poète chrétien", vol. VIII, n° 4, septembre 1906, p. 125-127 (non repris). [prose - JMB]
  • "Les étapes de Philippe" [sur Maurice Barrès], vol. VIII, n° 7, décembre 1906, p. 272-275 (non repris). [pr - JMB]
  • "Sur la fontaine de Médicis", vol. VIII, n° 10, mars 1907, p. 370-371 (repris, sous le titre "Sur la fontaine Médicis" dans Sub tegmine fagi, Paris, éd. du Temps Présent, 1913, puis dans ŒUVRES, I, Paris, Le Divan, 1923). [v - JMB]
  • "Odelette / A la manière de Henri de Régnier", vol. VIII, n° 10, mars 1907, p. 371 (repris, sous le titre "Paroles pour ne rien dire / A la manière de Henri de Régnier" dans Sub tegmine fagi, Paris, éd. du Temps Présent, 1913, puis dans ŒUVRES, I, Paris, Le Divan, 1923). [v - JMB]
  • "Nocturne", vol. VIII, n° 10, mars 1907, p. 371-372 (non repris). [v - JMB]
  • "Lied", vol. IX, n° 4, septembre 1907, p. 148-149 (repris, comme neuvième section de "Et nos cedamus amori" dans Sub tegmine fagi, Paris, éd. du Temps Présent, 1913, puis dans ŒUVRES, I, Paris, Le Divan, 1923). [v - JMB]
  • "Poème", vol. IX, n° 5, octobre 1907, p. 178 (non repris). [v - JMB]
  • "In memoriam" [sur Mecislas Golberg], vol. IX, n° 9, février 1908, p. 333-334 (non repris). [pr - JMB]
  • "Lettre à Paul Léautaud (Après une lecture de Petit Ami)", vol. IX, n° 11, avril 1908, p. 394-385 (non repris). [v - JMB]
  • "Les fêtes d'Orange", vol. X, n° 2, octobre 1908, p. 60 (non repris). [pr - JMB]
  • "Nocturne", vol. X, n° 3, novembre 1908, p. 101. [v - JMB]
  • "Au chevet d'un malade" [pour Jules Romains], vol. X, n° 9, mai 1909, p. 263 (non repris). [v - JMB]
  • "Nocturnes I, II, III", vol. X, n° 11, juillet 1909, p. 325-327 (non repris). [v - JMB]
  • "Louis Thomas", vol. X, n° 12, août 1909, p. 360-361 (non repris). [pr - JMB]
  • "Sur le poète Guy Lavaud", vol. XI, n° 2, octobre 1909, p. 54-57 (non repris). [pr - JMB]
La collaboration semble s'interrompre avec cette dernière contribution. On remarquera que les poèmes de forme libre, hors La Mort de Narcisse, n'ont pas été recueillis par Bernard dans ses deux volumes de vers, pas plus que par ses amis dans l'édition des ŒUVRES. Il faut dire que les deux premiers paraissent alors que le poète, désormais directeur de sa propre revue, a rejoint l'Action Française et s'est converti au classicisme. Il est devenu prosélyte et doit regarder certaines productions de jeunesse comme des égarements. La liberté du Thyrse ouvert à toutes les tendances ne convenait alors peut-être plus au dogmatique Jean-Marc Bernard. Une lettre, datée du 29 janvier 1910, l'une des quatre acquises récemment, semble, malgré telle promesse d'envoyer prochainement d'autres vers, être la dernière :
29. 1. 10.
Cher Monsieur,
Je vous ai envoyé dernièrement une ballade en vieux français ; je vous serais obligé de bien vouloir ne pas donner au Thyrse cette fantaisie ; je vous adresserai sous peu d'autres vers.
Avez-vous reçu les strophes de M. Jean Cheyre ? Qu'en pensez-vous ? Je ne les trouve pas mauvaises. Si vous les publiez, prière de m'envoyer 2 fascicules du Thyrse où elles paraîtront, afin que j'en puisse donner un à l'auteur.
Bien à vous.
Jean-Marc Bernard
Saint Rambert d'Albon
Drôme
La "fantaisie" désigne très-certainement la "Ballade des Hoirs Françoys Villon", dédiée sur le manuscrit qui figure dans le petit lot d'autographes, au "bon compaing Francis Carco" ; elle sera recueillie dans Sub tegmine fagi. Jean-Marc Bernard ne paraît plus très-pressé de publier des vers au Thyrse, et, plus sûr de sa notoriété, préfère introduire quelques-uns de ses amis : ici Jean Cheyre, qui fréquenta les poètes fantaisistes, publia quelques poèmes dans des revues où Bernard publiait, et fera paraître un volume de souvenirs, Mon amitié avec Jean-Marc Bernard, en 1944.
Le Thyrse accompagna l'évolution poétique de Jean-Marc Bernard, du vers-librisme au classicisme, et contribua à lui faire une place parmi les poètes de l'avant-guerre. Le Thyrse, toutefois, ne constitua pas un modèle pour le poète lorsqu'il lança Les Guêpes qui, à bien des égards, prenaient le contre-pied de la revue belge. Quand celle-ci, en effet, se voulait indépendante, entièrement consacrée à l'art et à la littérature, ouverte aux jeunes, même inconnus, celle-là, polémique, affichait ses convictions politiques auxquelles devait correspondre une esthétique, excluant de fait tout poète, jeune ou consacré, ne partageant pas la croisade des Guêpes. Le Thyrse fut un tremplin pour le débutant Jean Bernard ; Les Guêpes furent son point de chute. Et, en concluant ce trop long billet, je me fais la réflexion que, peut-être, l'oeuvre est plus fidèle au poète, à sa complexité, étudiée dans son éparpillement périodique, que recueillie en deux ou vingt-cinq gros volumes.

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